L’essentiel concerne l’analyse sociale, économique et sécuritaire.
Sur les bénéfices sociaux de l’autoroute, les magistrats les contestent en considérant qu’il n’y a pas de décrochage. À quel prix ?
Dire que la démographie est normale revient à oublier que Castres avait 45978 habitants en 1975 et 42672 en 2021. Cela néglige surtout l’évolution démographique galopante de Toulouse et de son agglomération. Toulouse est en passe de devenir la troisième ville de France avec 510 000 habitants. Le sud du Tarn n’aurait pas droit au même développement ?
Quant à dire qu’il y a tous les services en citant l’aéroport et la gare, c’est oublier le coût élevé du maintien de l’aéroport et non définitif et comparer la brave gare de Castres, une liaison à voie unique et la future gare TGV de Toulouse.
Expliquer que les transporteurs sont des « petits « et qu’ils n’utiliseront pas l’autoroute n’est pas correct. Il y a de très belles entreprises et les professionnels du transport comptent bien l’utiliser. La question des 20 minutes d’économie de temps soulevée par le tribunal néglige totalement les nécessités logistiques et de fonctionnalité des infrastructures pour les entreprises du XXIe siècle. Les attentes d’une économie moderne et compétitive exigent de sortir du périmètre local.
Sur l’économie, expliquer que s’il y a moins d’inscrits au RCS que dans d’autres territoires au motif que beaucoup d’artisans sont au registre des métiers n’est pas plus correct. Le bassin a vécu une désindustrialisation terrible avec la quasi-disparition du textile et du délainage. Les efforts de relance ont été considérables. Le raisonnement du Tribunal consiste finalement à considérer les résultats du travail de Monsieur Pierre Fabre et d’autres comme une sorte de chose normale et que finalement tout va bien. Le bassin sud du Tarn, mais aussi l’ensemble de notre département auraient des résultats économiques supérieurs si Castres Mazamet n’était pas enclavés.
Tous les atermoiements peuvent être invoqués mais reste le fait : Castres va rester la seule ville moyenne enclavée de notre région, Auch arrivant dans la douleur presque au but.
Quant au sécuritaire, chacun connaît la 126. Au-delà de la rapidité de déplacement, ce n’est pas vrai que l’on s’y déplace en sécurité.
Je pourrai multiplier les arguments.
Au bout du bout, le débat n’est pas juridique : voulons-nous une société de croissance ou de décroissance ? Dans un pays à fort déficit , qui peine à financer son « modèle social » , qui a devant lui des investissements considérables pour assurer sa transition écologique , qui se bat contre une désindustrialisation rampante , qui a des enjeux de sécurité très lourds à porter pour notre Nation et avec les autres européens , je crois fermement que la croissance est incontournable et que cela vaut bien sûr pour le bassin sud de notre département.