Le Recteur de Midi-Pyrénées, (l’Éducation nationale a conservé les deux anciennes régions) est venu à Aussillon le lundi 13 mai à l’école Jules Ferry pour évaluer les effets des dédoublements en REP. Il a poursuivi au collège de Labruguière et j’ai pu assister à plusieurs cours permettant de mieux comprendre le fonctionnement actuel de l’Éducation nationale. Un premier cours ou atelier concernait l’apprentissage en informatique d’une classe elle-même subdivisée en plusieurs groupes. La particularité était que cette classe était encadrée par 2 enseignants. Ceci résulte du projet lui-même du collège qui a mobilisé ses marges de manœuvre en terme de dotation horaire sur ce type d’accompagnement.
Une autre leçon était à l’intersection entre les sciences dites expérimentales et le français. Les élèves qui travaillaient par équipe étaient amenés à traduire la méthode de travail qui leur était proposée en sciences expérimentales par le vocabulaire le plus précis possible, occasion de travailler bien sûr l’usage de la langue française.
Le dernier cours avec des 3ème concernait l’apprentissage de l’histoire et de la géographie, là également le travail par groupes avec un élément de programme que je n’imaginais pas et qui m’a fait plaisir, à savoir l’organisation de notre défense et la situation de nos moyens militaires. Le sujet m’a semblé intéresser les jeunes gens.
J’ai pu en marge de cette visite échanger avec des enseignants, Madame la Principale, la DASEN et le Recteur sur le choc des savoirs et les évolutions envisagées dans l’Éducation nationale. Le constat est que le niveau est trop hétérogène dans les classes.
Les syndicats d’enseignants tiennent à une hétérogénéité et refusent les classes dites de niveaux, et le rectorat estime qu’à un certain stade l’hétérogénéité n’est plus gérable.
Tout ceci se traduira finalement par l’organisation de groupes de besoins, terminologie qui a été préférée sur le plan épistémologique à groupes d’études !
Je retiens de tout cela la volonté de travailler plutôt en équipe ou de manière collaborative pour les jeunes. Tout le débat dans le langage de l’éducation nationale concerne la fongibilité, c’est-à-dire la possibilité pour un jeune de passer d’un groupe à un autre, suivant l’évolution de ses apprentissages. Si le succès de groupes, de niveau ou de besoin ou de travail est au prix de ces évolutions épistémologiques et de cette fongibilité, je n’y verrai personnellement qu’avantage !
A été évoqué le problème de recrutement des professeurs avec la nécessite de recruter des contractuels. J’ai demandé pourquoi il n’était pas fait appel à de jeunes retraités enseignants, et par définition déjà formés , qui pourraient y voir l’intérêt de compléter leur retraite. La réponse m’a étonné. Cette facilité existe mais 1 seul enseignant aurait accepté en midi Pyrénées de reprendre temporairement son activité en cumul de revenus l’année dernière. Je ne comprends pas ces blocages.