La fontaine au chocolat du gouvernement

Je fais référence par ce titre un peu provocateur aux fontaines de chocolat auxquelles nous sommes maintenant habitués de la part de divers traiteurs à l’occasion de réception, le chocolat étant recyclé par cette fontaine.

Je fais référence par ce titre à un phénomène que je n’arrivais pas à comprendre.

Le coût du bouclier tarifaire prix de l’essence, prix de l’électricité et prix du gaz, entre particuliers entreprises et collectivités se situerait à 45 milliards d’euros.

Lorsque l’on regarde les documents budgétaires le montant est beaucoup plus faible.

Quelle est l’explication ?

Elle se trouve dans un montant de recettes supplémentaires pour l’État de 29 milliards d’euros, excusez du peu.

Quelle en est la décomposition ?

19 Md€ de bénéfices prélevés chez les producteurs d’énergie renouvelable en application du déplafonnement (un décret avait été pris fin décembre 2021 pour déplafonner les montants que les producteurs versent à l’Etat dans le cadre des nouveaux contrats d’achat de l’électricité produite par les parcs renouvelables lorsque les prix de marché sont plus élevés que le prix garanti, l’Etat ayant par ailleurs corrigé le mécanisme de plafonnement pour les contrats en cours, afin d’éviter que son application ne conduise à des rémunérations excessives des producteurs dont les projets ont pu émerger grâce au soutien de l’Etat)  ;

Ce mécanisme de déplafonnement équivaut peu ou prou à un reversement par la filière des « surprofits » à l’Etat…

9 Md€ de charges de service public de l’énergie, qui ne seront pas versés aux producteurs d’énergie renouvelable,l’Etat excipant « de leur bonne santé financière » ;

1 Md€ de recettes additionnelles issues des activités hydroélectriques de la Compagnie nationale du Rhône.

Ces chiffres me donnent le vertige notamment quant aux montants qui sont finalement versés aujourd’hui aux producteurs d’énergie renouvelable que l’on raisonne en terme de charge ou que l’on raisonne à l’inverse en terme de prélèvements sur bénéfices. L’automaticité du mécanisme de correction ou de prélèvement est impressionnante.

Je ne crois toujours pas à l’argent magique dans notre pays et il conviendra que nous remboursions nos dettes dont le montant va dépasser les 3 000 milliards d’euros dans quelques semaines.

Les montants évoqués relèvent a minima de « recettes magiques » ou d’une partie de « bonneteau ».

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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