Comment le Sénat se prépare à réécrire l’article 24 ?

Alors que, dans le cadre de la navette parlementaire, le Sénat est désormais seul saisi de la proposition de loi sur la sécurité globale, adoptée par l’Assemblée nationale, la commission des lois poursuit ses travaux préparatoires avec rigueur et sérénité.


Comme elle le fait pour tous les textes dont elle est saisie, la commission des lois a engagé des travaux d’auditions pour lui permettre d’examiner, avec rigueur et sérénité, le texte qui lui a été transmis par l’Assemblée nationale.

Certaines de ses dispositions suscitent des interrogations légitimes, tant sur le fond que juridiquement.

« Sur l’article 24, ne nous laissons pas emporter dans un tourbillon médiatique qui peut s’avérer stérile, mais recherchonscomme c’est la marque du Sénat, les voies d’un débat démocratique apaisé dans le respect des procédures prévues par la Constitution. Telle est la position unanime des membres de la commission, et c’est ce à quoi s’emploient les rapporteurs, » affirme le Président de la Commission, François-Noël Buffet.

Les rapporteurs, Marc-Philippe Daubresse et Loïc Hervé, ont ainsi prévu d’entendre plus d’une trentaine de personnalités sur le texte : représentants de la société civile, des administrations, du monde judiciaire, des journalistes et du monde universitaire.

Sur l’article 24, ils entendront dans les prochains jours, notamment, la conférence nationale des procureurs, les services du ministère de la justice, des universitaires spécialisés en droit pénal et en droit de la presse, des syndicats de journalistes et des syndicats de policiers.

La Commission des lois n’entend pas réduire la proposition de loi à l’article 24. Comme le souligne Loïc Hervé, « ne résumons pas la proposition de loi dont le Sénat est saisi au seul article 24 : elle comporte près de 70 articles ! Or, d’autres doivent être examinés avec attention, comme ceux relatifs à l’utilisation des drones, des caméras piétons et de la vidéoprotection, ou ceux qui modifient le régime juridique applicable aux activités de sécurité privée et renforcent les prérogatives des polices municipales. Les choix que nous ferons aujourd’hui ne sont pas neutres ; ils engageront l’avenir, et la commission des lois exercera toute sa vigilance.« 

Le texte devrait être mis à l’ordre du jour des travaux du Sénat à la rentrée 2021.

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