Le Président de la République s’y était engagé : s’exprimer annuellement devant le Parlement réuni en Congrès pour évoquer les grandes lignes de son action passée et à venir et redonner le sens de son projet économique, social, national et européen.
J’ai bien entendu écouté avec a plus grande attention son intervention du 9 juillet, très argumentée sur la base d’un discours qu’il avait manifestement beaucoup travaillé.
Il s’en est évadé vers la fin lorsqu’il a évoqué les questions de migrations
et de lutte contre le terrorisme.
Le Président de la République a commencé son propos en indiquant qu’il était conscient de la colère existant dans la société française, parlant notamment de la « peur du déclassement », de la « rage de l’impuissance ». Ceci l’a conduit à admettre qu’il n’avait pas tout fait comme il l’aurait souhaité et que l’exercice du mandat présidentiel conduit à une remise en cause permanente.
Tenant compte des critiques formulées par l’opposition qui lui a reproché le caractère vertical de l’exercice, le Président de la République s’est engagé à déposer un amendement au projet de révision constitutionnelle visant à permettre au chef de l’Etat de rester écouter les parlementaires après son discours devant le Congrès et leur répondre ensuite.
Face aux « inégalités de destin », le Président est revenu sur la transformation de notre système d’éducation avec l’école obligatoire à 3 ans dès la rentrée 2019 ou le dédoublement des classes de CP et CE1 en REP et REP+. Il a beaucoup insisté sur une notion de société inclusive. Ce thème des « inégalités de destin » a été un fil rouge de la première partie de son propos. Il y oppose une politique d’émancipation de chacun et finalement l’objectif de se libérer du déterminisme social.
Ces points rejoignent un courant philosophique connu sous le nom de « libéralisme égalitaire », dont il est très proche. Peuvent être cités comme penseurs de ce courant, les philosophes John Rawls (sa théorie de la justice est de 1971) et le Français Paul Ricoeur (« La mémoire, l’histoire, l’oubli ») avec lequel il a collaboré. Il a essayé d’exprimer la cohérence de son action indiquant être à la recherche du « projet français pour le 21ème siècle ».
Il a par ailleurs confirmé que le plan de lutte contre la pauvreté serait présenté en septembre et mis en œuvre en 2019 et que les politiques d’insertion dans l’emploi seraient être revues (réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage en cours, plan d’investissement et d’accompagnement social en faveur des jeunes et des chômeurs de longue durée).
Evoquant la réforme de la fiscalité du capital pour favoriser les entreprises et le grand Plan d’investissement et l’élaboration d’une véritable stratégie industrielle nationale, le Président a parlé d’un nouvel aménagement économique des territoires et de politique de filières pour attirer l’investissement public-privé.
Sur le plan de l’ordre républicain, le service national universel fera l’objet de consultations et un cadre et des règles garantissant que l’Islam s’exercera partout de manière conforme aux lois de la République seront établis.+ lutte contre le terrorisme.
Enfin, le Président de la République a bien entendu abordé la question européenne par le prisme de l’immigration et de l’asile et a plaidé pour le renforcement des frontières communes de l’Europe, et des partenariats avec l’Afrique.
Regrettant une Europe « encore trop lente, trop bureaucratique, trop divisée pour affronter la brutalité des changements politiques, sécuritaires, migratoires et technologiques », il s’est projeté vers les élections européennes de 2019 et a confirmé le soutien de la France à la proposition de la Commission européenne d’instaurer une taxe sur les chiffres d’affaires sur les géants du numérique.
Si vous souhaitez le lire ou en reprendre connaissance, je vous joins le discours du Président de la République disponible en cliquant ici.