Ukraine, France et Europe

Plus de trois ans après le début de l’invasion de l’Ukraine, les lignes de front se stabilisent et malgré la disproportion des moyens, l’Ukraine continue à résister.

Les États-Unis commencent à se rendre compte que la Russie veut gagner du temps, n’est pas désireuse d’un cessez-le-feu. Elle n’a pas l’intention de se contenter des territoires d’ores et déjà conquis.


Nous avons commis l’erreur de ne pas répondre à la Russie lors de la guerre civile syrienne, puis lors de l’invasion de la Crimée. Nous ne pouvons pas, Français ou Européens, laisser la Russie s’emparer de l’Ukraine et exercer une pression de plus en plus forte sur toute l’Europe.
Écrire ceci n’est pas se comporter comme un va-t-en-guerre mais prévenir les conflits de demain. Suivant la vieille formule : « si tu veux la paix, prépare la guerre ».


En cas de cessez- le -feu sans traité de paix et sans garantie, la Russie pourra, à tout moment, exercer les pressions qu’elle souhaite et mettre les européens dans une position impossible. Tout cessez le feu passe par des garanties et la présence de forces de paix.

Si le conflit continue, nous n’avons pas d’autres solutions que de développer nos moyens de défense. J’entends souvent évoquer la défense de la patrie et partage farouchement cette priorité essentielle d’une Nation . Être patriote aujourd’hui ne veut pas dire être seul. La souveraineté française est très relative si elle est isolée et prend toute sa force en complément de nos amis, voisins et alliés.
La souveraineté française ne fait qu’une avec la souveraineté de l’Europe. Une France forte a tout à gagner à une Europe-puissance.


J’entends souvent certains de mes collègues s’offusquer de la coopération entre européens. Que les choses soient claires. Il n’est ni dans l’esprit de notre gouvernement, ni dans celui du Parlement ou de la Commission de créer une Europe de la défense. Il n’y a pas d’armée européenne, pas plus qu’il n’y a d’armée de l’OTAN. Les capacités militaires sont celles des États, des peuples.
Nous avons les moyens de nous défendre, y compris sans les États Unis, si nous le faisons ensemble c’est à dire grâce à une industrie européenne ou commune de La Défense. Ce ne sont pas nos armées que nous mettons en commun mais nos industries, nos moyens économiques.

La plus value de l’Europe dans tout cela est dans la coordination industrielle, l’augmentation des investissements, la visibilité donnée dans la durée aux industriels pour mettre en place les lignes de production ou en accélérer la cadence.


Nous en sommes capables.

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