Nouvelle-Calédonie : un sujet à prendre très au sérieux 

Un sénateur a une mission locale mais aussi une responsabilité nationale, ce dernier aspect des choses m’amène à travailler sur de nombreux sujets et plus récemment sur la Nouvelle-Calédonie. 

Nous cumulons deux préoccupations. 

Une préoccupation générale concerne la crise du nickel, une crise concernant l’énergie (la Nouvelle-Calédonie a très peu d’énergie d’origine renouvelable et n’est bien sûr connectée à aucun autre territoire ce qui l’oblige à utiliser des centrales à fioul). L’activité touristique est faible avec 120 000 à 130 000 touristes ce qui est peu.

L’autre préoccupation est institutionnelle. Après le drame de la période 1984-1988 est intervenue la réconciliation entre les Kanaks et les Caldoches, avec la poignée de main entre Jean-Marie Tjibaou et Jacques Lafleur. 

Les accords dits de Matignon, puis de Nouméa en 1988 et 1998 ont été constitutionnalisés. 

Le processus décrit par les accords de Nouméa a été amené à sa fin avec les 3 référendums successifs dits d’auto-détermination. 

Les résultats en sont connus, à savoir que les Néo Calédoniens n’ont pas choisi l’indépendance, même si les Kanaks contestent toujours le dernier référendum qu’ils ont boycotté. 

La situation est à l’heure présente très tendue puisque de nouvelles règles doivent être adoptées après le résultat de ces référendums. 

Nous sommes dans un nouveau processus à mettre en place, qui supposerait un accord global entre les deux parties et nous en sommes très loin. 

Les choses se cristallisent sur la question du corps électoral, le peuple dit premier Kanak estimant qu’il détient une légitimité particulière, supérieure à la seule légitimité démocratique, là où les Caldoches estiment que l’on doit se rapprocher d’un schéma “un homme une voix” . 

Nous avons en discussion le “dégel” du corps électoral au moins pour organiser les élections provinciales qui sont essentielles puisque la Nouvelle-Calédonie est divisée en 3 provinces, la province sud qui est gérée par les Loyalistes, les régions Nord et île loyauté qui sont gérées par les Indépendantistes. 

Toutes les dispositions institutionnelles concernant la Nouvelle-Calédonie ayant été constitutionnalisées, nous sommes obligés de recourir à une révision constitutionnelle pour régler ces problèmes. 

Je suis intervenu à plusieurs reprises et pour mieux comprendre les problèmes de la Nouvelle-Calédonie, vous pouvez visualiser les 2 vidéos de mes interventions en séance sur l’examen de la révision constitutionnelle. 

J’aurai malheureusement à intervenir à nouveau sur ces sujets, qui ne vont pas pouvoir se traiter sur le seul court terme et que nous allons devoir porter pendant à mon sens d’assez nombreuses années. 

A titre personnel, je considère que nous avons une responsabilité particulière pour que la Nouvelle-Calédonie reste dans la République française mais à des conditions de gouvernance qui doivent manifestement continuer à évoluer. 

Consulter mon intervention Séance publique du 26 mars 2024

Consulter mon intervention Séance publique du 2 avril 2024 

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