La décision prise par la région Occitanie de demander le transfert de l’ancienne RN 88 appelée aujourd’hui A 68 et l’accord du gouvernement constituent un sacré changement.
Il est exact que dans le cadre de la loi dite 3DS nous avions autorisé la possibilité de transférer un certain nombre de routes et autoroutes aux collectivités locales qui en feraient la demande.
Madame Gouraud à l’époque avait indiqué que des départements étaient candidats ce que je comprenais très volontiers puisque historiquement la voirie est une des compétences des départements mais je ne pensais pas du tout que les régions puissent être intéressées.
Les régions finançaient pour partie des routes mais il n’existait pas de domaine public routier régional.
La région Occitanie a donc demandé et obtenu le transfert de l’A 68 depuis la fin du péage de l’Union jusqu’à Rodez.
La région Auvergne Rhône Alpes a quant à elle obtenu le transfert de la partie Mende Le Puy et les deux démarches ont manifestement été coordonnées entre les deux présidents de Région.
Qu’est-ce que cela change pour le Tarn ?
Cela veut dire qu’il appartient au Conseil régional d’assurer la maîtrise d’ouvrage des aménagements entre Albi et Carmaux, aménagements qui font l’objet historiquement de forts désaccords locaux entre les collectivités et au sein de nos concitoyens.
Je veux supposer que la Région Occitanie est consciente de la difficulté de l’exercice et également de ses conséquences financières d’autant qu’il ne s’agit pas simplement d’infrastructures de voirie mais plus généralement d’aménagement de territoires urbains. L’urbain ne peut pas être déconnecté de la voirie sur un tel sujet.
Un second élément dans la décision du gouvernement est passé plus inaperçu.
Le gouvernement a également accepté de transférer au département de l’Aveyron la partie de RN 88 entre Rodez et Séverac-le-Château.
La leçon est forte pour nous Tarnais.
Cela veut dire que les aveyronnais acceptent de financer eux-mêmes la mise en caractéristique autoroutière entre Rodez et Séverac-le-Château pour assurer enfin une continuité autoroutière dont il faut bien admettre qu’elle sera également utile aux Tarnais. Le volontarisme manifesté par le Conseil départemental de l’Aveyron mais aussi sa capacité financière sont un élément de réflexion pour nous.