Les actualités de la transfusion sanguine

Le directeur de l’Etablissement Français du Sang Occitanie m’avait demandé de le rencontrer et de visiter l’un de ses centres. C’est ce que j’ai pu faire début décembre.

Ayant eu souvent l’occasion de me rendre au centre de transfusion sanguine d’Albi, je pensais bien connaître les activités réalisées.

Il y a cependant des sujets nouveaux au-delà de l’importance de l’anonymat du don, du bénévolat et des appels réguliers qui sont formulés en faveur des collectes.

Le directeur de l’EFS voulait surtout me sensibiliser à ses préoccupations financières, ce qui n’est peut-être pas très original.

La transfusion sanguine se finance dans notre pays essentiellement avec la vente des produits sanguins aux établissements hospitaliers ce qui représente 80 % des ressources.

Ce montant a plutôt tendance à diminuer tout simplement parce que les établissements, à la suite de l’épidémie COVID, ont été dans l’obligation de réduire un certain nombre d’activités et d’opérations.

10 % des ressources viennent d’analyses relevant du champ concurrentiel et les 10 derniers pour cent concernent la préparation et la fourniture du plasma aux laboratoires Français qui assurent la confection des médicaments liés aux maladies du sang.

J’ai été très surpris d’apprendre que la fourniture de plasma n’était pas aujourd’hui suffisante pour réaliser les produits à l’intention de nos concitoyens victimes de maladies concernant le sang avec simplement 35 % d’autosuffisance ce qui pose très clairement un problème de souveraineté nationale sur ce sujet également.

L’explication est assez désagréable puisque les 65 % manquants sont fournis par les États-Unis tout simplement parce qu’aux Etats-Unis, il est possible de donner plus souvent son sang et de le donner dans un cadre tarifé.

C’est ce qui explique que les volumes de transfusion sanguine soient beaucoup plus importants aux États-Unis puisqu’ils n’ont pas du tout la culture du don mais bien de la fourniture tarifée.

Cette dépendance pour des motifs qui par ailleurs sont assez désagréables sur le plan éthique m’a tout particulièrement préoccupée.

Enfin derrière les demandes financières qui sont formulées par l’Etablissement Français du Sang c’est toute la question de la pénurie des personnels de santé qui frappe également le domaine de la transfusion sanguine.

Il y a probablement une question d’attractivité de l’EFS mais aussi des questions de rémunération.

Ce manque de personnel de santé est aussi perturbant parce qu’il ne concerne pas simplement les médecins et les infirmiers mais également les techniciens de laboratoire, c’est-à-dire finalement tous les maillons de la chaîne de la transfusion sanguine.

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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