Vers le plein emploi ?

L’Assemblée nationale vient d’achever l’examen de dispositions portant quelques réformes du « marché du travail ».

La situation est très paradoxale. Nous nous attendions tous avec la crise sanitaire à des difficultés majeures en terme d’emploi.

Notre pays a créé en parallèle et depuis la fin de la crise sanitaire plus de 700 000 emplois dans un contexte où parallèlement beaucoup de mutations sont intervenues.

En effet beaucoup d’actifs ont souhaité changer de profession, se reconvertir avec des métiers qui ont gagné en attractivité, d’autres qui en ont perdu.

Chacun voit autour de lui les difficultés de nombreuses entreprises d’artisans, des professions libérales, d’exploitations agricoles à recruter.

Ceci a conduit le gouvernement à envisager une modification du régime d’assurance-chômage et d’évoluer vers un système où les conditions d’indemnisation seraient renforcées lorsque l’économie est en difficulté et au contraire diminuées lorsque l’économie fonctionne ou du moins lorsque de nombreux emplois ne sont pas pourvus. Tout ceci n’a de sens que si en parallèle il y a un effort gigantesque pour faire correspondre les besoins en termes d’emploi et les formations correspondantes et les formations des personnes susceptibles d’être intéressées.

Il y a l’évidence un réexamen par chaque profession de son attractivité et des conditions de rémunération. Ce qui change c’est que ce n’est plus l’entreprise qui fixe aujourd’hui les conditions mais c’est souvent aussi le candidat à l’emploi.

Ce sont toutes ces discussions que l’on retrouve à l’intérieur du texte qui va venir dans quelques jours au Sénat.

Le paradoxe de ce texte veut que la partie « bonus » « malus » que j’évoque ci-dessus sera définie par voie réglementaire ce qui enlève objectivement beaucoup de visibilité au texte.

Parmi les mesures adoptées à l’Assemblée nationale figure un amendement instaurant une présomption de démission du salarié lorsque celui-ci quitte son poste volontairement (en dehors de motif de santé ou de sécurité).

L’application de cette présente fonction suppose cependant une mise en demeure préalable de l’employeur à son salarié de reprendre son poste de travail.

C’est toute la question des refus d’occuper le poste de travail pour obliger un licenciement ouvrant droit à des indemnisations chômage sans passer par la démission.

J’ai été frappé lors d’un entretien récent, avec le Président de la chambre des métiers par la montée en puissance de cette situation chez les artisans d’après les indications qu’il me donne.

Vous pourrez consulter ici la présentation complète du texte dans le bilan qui peut être fait après la première lecture à l’Assemblée nationale et en attendant que nous nous en saisissions le mois prochain.

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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