Sécurité des élus : les préfets mobilisés par le Ministre de l’Intérieur

Face à la recrudescence de menaces visant des élus, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à se mobiliser. Les associations d’élus s’organisent aussi pour apporter des solutions aux victimes et lutter contre l’isolement des élus ruraux qui ne sont pas épargnés par ce phénomène.

C’est par un télégramme que le ministre de l’Intérieur a appelé le 9 novembre les préfets à la mobilisation face à la recrudescence « ces dernières semaines de messages de menaces […] adressés directement ou via les réseaux sociaux » aux élus, « et en particulier aux parlementaires ».

Selon des données du ministère de l’Intérieur, près de 1.300 menaces ou agressions envers les élus ont été enregistrées en 2020, en très forte augmentation par rapport à l’année précédente (421).

« Aucune action d’intimidation, et a fortiori aucune violence, à l’égard des élus n’est tolérable »

Gérald Darmanin.

Le Ministre demande donc aux préfets :

  • de se rapprocher des élus pour les informer de leur mobilisation et leur rappeler les démarches à suivre en cas d’incident ;
  • de renforcer la surveillance aux abords des permanences des parlementaires ainsi que de leur domicile, le cas échéant ;
  • d’assurer une veille des réseaux sociaux pour détecter les messages de haine et les signaler au plus vite à Pharos ;
  • de donner aux forces de sécurité intérieure des consignes de réactivité, et en particulier d’accompagner « avec soin » les élus au moment du dépôt de plainte. « Il leur sera proposé un recueil de leur plainte en mairie ou en tout autre lieu à leur convenance lorsque les enquêteurs disposent des équipements le permettant », précise-t-il.
  • Police et gendarmerie devront systématiquement signaler « chaque fait » au procureur de la République et les enquêteurs devront, sous l’autorité de ces derniers, veiller à « initier des investigations au niveau adapté », notamment « en tirant les conséquences des rapprochements effectués entre plusieurs plaintes ».

Une convention entre l’AMF et France Victimes

L’Association des maires de France (AMF) devait signer ce 10 novembre avec la fédération France Victimes une convention visant la prise en charge des maires et élus locaux faisant l’objet de violences physiques ou verbales.

Grâce à son réseau de 130 associations agréées par le ministère de la Justice, la fédération proposera un accompagnement juridique, psychologique et social aux élus victimes. Un « référent élus » sera désigné dans chaque département pour examiner les problématiques relatives aux élus. Il sera le point de contact pour chaque association départementale du réseau AMF. « France Victimes mènera en complément « des actions de sensibilisation locales et ciblées à destination des collectivités locales ».

Lutter contre l’isolement des élus ruraux

Lors d’un colloque organisé au Sénat, en octobre dernier par l’IHEMI et l’Amrf sur le thème « sécurité et ruralités », il est ressorti que les zones rurales ne sont pas épargnées par la montée des violences. Dans le prolongement de ce colloque, l’association des maires ruraux de France appelle à ce que les élus ne soient pas « mis en situation d’intervenir à leur risque et péril faute d’une présente et d’un délai d’intervention suffisant des forces de gendarmerie et/ou de police (que ce soit en matière d’incivilités, de gens du voyage, etc.) ».

L’association d’élus demande « une densification de l’action des forces de l’ordre en zone gendarmerie » et à ce que les élus soient « dotés des outils leurs permettant d’exercer réellement leur rôle d’officier de police judiciaire ».

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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