Suite à une consultation en ligne, 1.785 élus locaux (majoritairement ruraux) ont livré leur perception de l’Union européenne. D’après le sondage, la majorité des interrogés perçoivent l’UE de la même manière que les français en général : peu visible, éloignée des réalités du terrain, bureaucratique. Les résultats ont été présentés en Commission des Affaires européennes.
Les élus locaux interrogés se montrent partagés dans leur perception de l’UE. Ils en ont globalement une opinion davantage positive (45%) que négative (23%), mais un grand nombre n’arrive pas à se situer (32%).
Ce sentiment n’est pas spécifique aux élus, les Français ayant une perception relativement proche (41% en ont une image positive, 21% une image négative et 38% ayant du mal à se situer).
Même s’ils peuvent avoir une idée sur l’action globale de l’Union européenne, les élus peinent souvent à voir concrètement ce que peut apporter l’UE à leur territoire. A cet égard, la grande majorité des élus locaux interrogés (84%) ont le sentiment d’être mal informés sur les aides de l’UE dont leur territoire pourrait bénéficier.
L’UE une « machine bureaucratique »
Dans le détail, les qualificatifs associés à l’UE sont autant positifs (79% en citent un) que négatifs (84%) mais le terme de bureaucratie est de loin le plus cité (71%). Les élus pointent aussi un déficit de légitimité et une certaine opacité (39%). Parmi les qualificatifs positifs, sont surtout citées des valeurs, comme la paix (48%) ou l’ouverture (35%).
L’Union européenne semble donc être associée à des valeurs positives mais est concrètement perçue d’abord comme une machine bureaucratique. Pourtant, la majorité des répondants (69%) considèrent ainsi que les collectivités territoriales ont un rôle à jouer pour développer le sentiment d’appartenance des citoyens français à l’UE.
Un sentiment d’éloignement
Dans leur action au quotidien, une grande majorité des élus locaux ont le sentiment que l’UE n’est pas présente. Seul un sur cinq estime qu’elle l’est. Chez ces derniers, trois domaines de présence européenne émerge : le développement économique, l’environnement et la politique de pêche et d’agriculture.
La présence de l’UE étant assez difficile à percevoir au quotidien pour les élus locaux, plus de 8 sur 10 ne donnent pas de réponse quand on leur demande les projets qui n’auraient pas pu se faire sans l’UE. De même, quand on leur demande des exemples d’action locales où ils auraient pu être plus ou mieux accompagnés par l’UE, 73% n’ont pas donné de réponse. Ceci témoigne de nouveau de la difficulté à lier l’action de l’UE avec les problématiques des élus
locaux. Bien qu’elle ne soit pas considérée comme une source de nuisances, l’UE est envisagée comme une institution éloignée de la réalité du terrain des élus locaux.
Les élus locaux favorables à une plus grande proximité européenne
S’ils ont du mal à situer l’action de l’UE dans leur quotidien, une majorité d’élus locaux (65%) souhaiterait que cette dernière soit plus présente, notamment sur deux sujets : l’environnement (55%) et le développement économique (41%). Ce soutien est souvent évoqué sous la forme d’un accompagnement, notamment financier.
Concernant leurs attentes vis-à-vis de l’avenir de l’UE, les élus locaux sont surtout intéressés par des réformes dans l’organisation et le fonctionnement de l’UE, davantage que dans des actions sur des domaines particuliers.
Ces réformes portent sur différents domaines mais ont souvent pour souhait davantage de cohésion entre les différents Etats, afin notamment d’éviter les écarts fiscaux et sociaux. Cette uniformisation n’est pas forcément synonyme d’un écrasement des particularités nationales mais plutôt d’un refus d’une concurrence déloyale entre Etats européens.
Les élus souhaiteraient aussi une plus grande proximité de l’UE. Cette proximité n’est pas conçue uniquement comme une potentielle aide mais aussi comme une prise en compte des citoyens et des territoires. Les élus locaux souhaitent pouvoir échanger plus facilement avec des représentants européens, et souhaitent que les démarches d’obtention d’aides de l’UE soient simplifiées.