C’est à l’occasion d’ un discours à l’Ecole nationale de police de Roubaix le 14 septembre 2021 qu’Emmanuel Macron a présenté les conclusions du « Beauvau de la sécurité ». Cette vaste concertation réunit depuis février 2020 syndicats, représentants des forces de l’ordre, élus ou encore membres de la société civile et avait pour objectif de conduire à un « grand plan de modernisation de nos forces de police et de gendarmerie ». Cette vaste consultation avait été lancée après le passage à tabac du producteur Michel Zecler en novembre 2020 à Paris.
Deux ambitions réitérées
- Une refonte de la procédure pénale, permettant de simplifier et d’améliorer le travail des policiers, magistrats et enquêteurs ;
- Donner les moyens sur la durée au ministère de l’Intérieur en portant une loi de programmation pour la sécurité intérieure. Le ministre de l’Intérieur doit préparer l’élaboration de cette loi qui sera présentée en conseil des ministres début 2022. Elle devra également être une loi de modernisation numérique du ministère. L’idée es d’augmenter significativement la présence des policiers et gendarmes sur la voie publique (doubler sur 10 ans leur présence) ;
Des mesures à court terme
Pour accompagner ces ambitions, plusieurs mesures à court terme ont été annoncées avec notamment l’augmentation en 2022 du budget de ministère de l’Intérieur de 1,5 milliard d’euros, dont 500 millions pour la mise en œuvre des premières mesures issues du Beauvau de la sécurité :
- investir dans l’humain et la formation : augmentation de 50% de la durée de formation, rendre les métiers de la police judiciaire plus attractifs avec le lancement d’un plan pour l’investigation – formation d’officier de police judiciaire (OPJ) intégrée à la formation initiale, dégager du temps aux enquêteurs, création d’une réserve opérationnelle de police et de gendarmerie (30 000 pour la police et 20 000 supplémentaires en gendarmerie) ;
- mise à niveau des équipements de la police technique et scientifique (nouveaux uniformes, déploiement des caméras piétons (30 000 commandes) et de caméras embarquées dans les véhicules, inciter les collectivités locales à étendre le réseau de vidéoprotection.)
- doter chaque fonctionnaire de police d’une camera piéton d’ici la fin 2022 et chaque véhicule d’ici 2023.
- Les rapports de l’IGPN et l’IGGN seront rendus publics et une instance de contrôle des forces de l’ordre sera créée « pour évaluer les forces de l’ordre, sur le modèle de la délégation parlementaire aux renseignements ».
- Une meilleure prise en charge des victimes : formation de près de 90 000 policiers et gendarmes, mise en place de guichets dédiés, déploiement de 2 300 téléphones grand danger pour les victimes, création de 123 postes d’intervenants sociaux supplémentaires. La mise en place du dépôt de plainte en ligne pour 2023 a été annoncée.