Adoption de la « charte des principes pour l’islam de France » par le Conseil français du culte musulman


Après des longues semaines de négociations, la majorité des neuf fédérations qui constituent le Conseil français du culte musulman (CFCM) se sont formellement mis d’accord une « charte des principes » de l’islam de France. Composée de dix articles, cette charte doit servir de référence à la création d’un Conseil national des imams d’ici la fin janvier.

Sorte de profession de foi républicaine, cette charte « a vocation à encadrer l’éthique et les règles déontologiques qui devront structurer le fonctionnement du Conseil national des imams » et « à tracer les valeurs à transmettre aux fidèles ».
Ce texte est censé engager non seulement les fédérations signataires, mais aussi les imams qui demanderont la certification du futur Conseil national des imams (CNI), qui doit être prochainement créé par le CFCM.

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Contenu de la charte

Selon son préambule, ses signataires « réaffirment d’emblée que ni (leurs) convictions religieuses ni toute autre raison ne sauraient supplanter les principes qui fondent le droit et la Constitution de la République », ou plus explicitement qu’ »aucune conviction religieuse ne peut être invoquée pour se soustraire aux obligations des citoyens ».

L’article 2, dédié aux « missions », le répète.

L’article premier, qui fixe les objectifs de la charte », énonce que « les musulmans, qu’ils soient nationaux ou résidents étrangers, sont liés à la France par un pacte » qui « les engage à respecter la cohésion nationale, l’ordre public et les lois de la République« .

En conséquence, « tout signataire de cette charte s’engage (…) à lutter contre toute forme de violence et de haine ».

L’article 3 rappelle le principe de laïcité, la liberté de pensée et la liberté de conscience pour, ne pas « appeler, de manière directe ou indirecte, à attenter à l’intégrité physique ou morale de celles ou de ceux qui renoncent à une religion ».

L’article 4, relatif à « l’égalité », qui prône « le respect de l’article premier de la Déclarationbdes droits de l’homme et du citoyen », en particulier « l’égalité Femme-Homme », soulignant sans plus de précision « que certaines pratiques culturelles prétendument musulmanes ne relèvent pas de l’Islam ».

L’article 5, dédié à « la fraternité », condamne « toute discrimination fondée sur la religion, le sexe, l’orientation sexuelle, l’appartenance ethnique, l’état de santé ou le handicap » et rejette « tous les crimes contre l’humanité ».

L’article 6 prévoit le « rejet de toutes les formes d’ingérences et de l’instrumentalisation de l’Islam à des fins politiques »: « les signataires s’engagent donc à refuser de s’inscrire dans une quelconque démarche faisant la promotion de ce qui est connu sous l’appellation ‘islam politique’ » et affirment « que l’ordre politique demeure séparé de l’ordre du religieux ».

L’article 8 proclame « l’attachement à la laïcité et aux services publics ». Il rappelle « le rôle essentiel de l’enseignant » et « l’importance de l’école » et prévoit explicitement qu’ »en cas de conflits ou de désaccords, le dialogue sera d’abord recherché et, en dernier recours, les tribunaux sont habilités à arbitrer les différends ».

L’article 9 affirme que si « les musulmans de France et les symboles de leur foi sont trop souvent la cible d’actes hostiles », « ces actes sont l’œuvre d’une minorité extrémiste qui ne saurait être confondue ni avec l’Etat ni avec le peuple français ». « Dès lors, les dénonciations d’un prétendu racisme d’Etat, comme toutes les postures victimaires, relèvent de la diffamation », poursuit-il.

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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