Masque dès 6 ans à l’école

Le mois dernier, vous avez été nombreux à vouloir évoquer la question du port du masque pour les enfants âgés de 6 ans, à travers la rubrique « La question des lecteurs ». C’est à cet échange interactif entre élus du territoire que cet article propose de répondre.

Depuis l’annonce du port obligatoire du masque pour les enfants, dès 6 ans, à l’école, j’ai été sensibilisé par plusieurs de nos collègues sur ce sujet et je ne peux pas ignorer qu’il fait l’objet de polémiques dans plusieurs établissements scolaires où certains parents s’opposent à la mesure.

Intoxication au dioxyde de carbone, toxicité des masques, fragilité du système respiratoire, crainte de l’impact psychologique… Les inquiétudes se multiplient et des collectifs s’organisent parfois.

Le journal Le Monde a cependant publié un article dans leur rubrique  » les décodeurs  »  plutôt rassurant. Il donne la parole à Christèle Gras-Le Guen, chef de service des urgences et de pédiatrie générale au CHU de Nantes et secrétaire générale de la Société française de pédiatrie. A travers cette interview, elle répond à quelques idées reçues qui peuvent circuler sur le net.

Pour aller plus loin, je vous propose de consulter également une revue de presse – non exhaustive – mais actualisée à la mi-décembre sur le sujet.

Accédez à la revue de presse

Une décision du niveau réglementaire qui échappe au contrôle du Parlement

Pour rappel, la mesure du port du masque pour les enfants dès 6 ans, avait été prise à partir de la rentrée du 2 novembre, « conformément à l’avis » transmis le 28 octobre par le Haut Conseil de santé publique (HCSP).

Cette mesure est une disposition réglementaire qui a été prise dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire, par le décret du 29 octobre 2020.

Cela signifie que le Parlement n’a strictement aucune marge de manœuvre sur cette question de port du masque à l’école.

Le Parlement est mis « hors-circuit » sur ce sujet et ce jusqu’au 1er avril 2021 puisque l’Assemblée Nationale a refusé que l’exécutif soit obligé de re- consulter le Parlement à mi décembre sur le maintien ou pas de l’état d’urgence et surtout de ses conditions de mise en œuvre.

je vous ai parlé à plusieurs reprises de ce sujet. Dans un contexte d’hyper-présidentialisation et d’abaissement du Parlement, je ne comprends pas que le Parlement ait ainsi accepté sa propre mise à l’écart.

Tolérance versus respect de la règle

Il faut admettre que la situation ne manque pas de paradoxe puisque fin juin dans plusieurs communes les parents d’élèves exprimaient leur opposition à permettre à leurs enfants de reprendre la scolarité faute du port du masque obligatoire.

En cet automne, nous avons exactement la situation inverse ce qui montre, quand même objectivement, la difficulté pour les pouvoirs publics d’organiser les choses.

En acceptant des certificats médicaux recommandant l’absence de port d’un masque par les enfants, l’éducation nationale essaie de traiter individuellement par une forme de tolérance, même si elle ne l’écrira jamais.

J’aurai personnellement tendance à considérer que toute décision publique doit être considérée comme juste et partagée.

C’est autour de cette question du partage de la décision dans notre pays que se joue à mon avis la confiance de nos concitoyens.

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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