Rapport sur la réforme du parquet européen

Mes collègues m’ont nommé rapporteur sur le projet de loi relatif au parquet européen et à la justice pénale personnalisée.

Vous pouvez consulter mon rapport en cliquant ici.

Ce projet de loi comporte deux volets principaux : le premier concerne le Parquet européen, dont l’idée remonte à plus de dix ans et plus exactement la manière dont il sera intégré dans notre système judiciaire. Pour une fois, nous sommes face à un dispositif relativement simple et pragmatique, sur lequel, d’ailleurs, le Conseil d’État n’a formulé aucune observation critique.
Le Parquet européen est compétent sur les seules atteintes aux intérêts financiers de l’Union européenne. Il s’agit pour l’essentiel, d’infractions en matière de TVA, et encore ces dernières devront porter sur des montants supérieurs à 10 millions d’euros et mettre en jeu au moins deux États.
La Chancellerie a repéré 43 dossiers susceptibles d’entrer dans son champ pour notre pays, et l’on estime qu’en rythme de croisière, ce chiffre pourrait atteindre 60 à 100 dossiers.
Chaque État doit désigner au moins deux procureurs européens délégués. Les magistrats concernés seront détachés auprès du Parquet européen.

Le deuxième porte sur les juridictions spécialisées : plusieurs points concernent le parquet national antiterroriste, le parquet national financier et la création de pôles spécialisés dans chaque cour d’appel en matière de droit de l’environnement.
Le parquet national antiterroriste devient l’interlocuteur exclusif de la Cour pénale internationale pour toutes les questions d’entraide judiciaire. Il prendrait aussi en charge les dossiers pour crimes et délits contre les intérêts fondamentaux de la Nation, principalement des dossiers d’espionnage.

Par ailleurs, la compétence du PNF serait étendue aux pratiques dites anticoncurrentielles : entente, abus de position dominante, abus de dépendance économique.

Reste l’innovation que constitue la création de pôles de compétences spécialisés en matière d’environnement. Il ne s’agit pas de créer une juridiction nouvelle, mais de permettre, par la création de ces pôles au sein de chaque cour d’appel, le traitement d’un nombre plus important de dossiers et l’accroissement des compétences des magistrats en la matière, afin d’améliorer le suivi pénal du droit de l’environnement, qui reste insuffisant. On peut considérer sa création comme une mesure d’ordre pédagogique vis-à-vis du système judiciaire, encourageant un investissement plus fort dans le champ de l’environnement.

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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