Conférence des Parlements Européens à Helsinki

Chaque semestre,  les Parlements des 28 se réunissent dans le pays qui assure la présidence de l’Union Européenne, soit en ce début décembre la Finlande.

Les travaux ont porté sur le bilan de la présidence finlandaise du conseil de l’UE, sur l’Etat de droit dans l’UE  (la problématique de la Pologne et de la Hongrie), l’intervention des membres de la nouvelle commission européenne, la future stratégie climatique de l’Europe…

Présent  avec 2 collègues pour le Parlement Français j’ai eu l’occasion d’intervenir dans les débats mais préfère centrer mon compte-rendu sur l’intervention de Michel Barnier concernant la suite de nos opérations avec le Royaume-Uni.

Il a ouvert ses propos par « le fait d’être ensemble a une valeur ajoutée pour les citoyens », exprimant une conviction de patriote et d’européen . Est-ce que l’on peut être seul dans le monde qui arrive ? Sa réponse est bien sur négative avec l’idée que si l’on est seul, on n’est pas à la table de négociation : « je ne me suis pas engagé pour être spectateur ».

Il a évoqué la possibilité de prorogation avec les Britanniques de 1 ou de 2 ans dans le cadre de la période de transition, la position de Boris Johnson étant connue à savoir de ne pas souhaiter prolonger au-delà du 1er janvier 2021. Il resterait 11 mois pour négocier de nouveaux accords ce qui n’est manifestement pas réaliste pour Michel Barnier.

Tous les accords passés par l’Union ont été négociés dans le cadre d’un processus de convergence réglementaire. Dans le cas du Royaume-Uni, cela sera le contraire : « nous allons diverger, ils veulent diverger ».

La question devient de savoir si cette divergence sera raisonnable ou si elle sera un élément d’un dumping social, fiscal ou environnemental ?

Pour Boris Johnson les futurs accords avec l’Union Européenne doivent respecter la règle zéro tarif–zéro quota–libre échange.

Pour l’Union Européenne,  nos accords doivent respecter la règle zéro tarif-zéro quota-zéro dumping.

C’est bien entendu ce dernier élément qui sera au cœur de la négociation suivant la formule anglaise il s’agit d’aboutir à « a free and fair Trade ». Tout va se jouer sur le « fair », c’est-à-dire le juste, l’équitable, le légal.

Michel Barnier a également insisté sur le fait qu’il faudrait un partenariat stratégique sur la sécurité au-delà de nos accords commerciaux.

Bien entendu se pose le problème des citoyens européens puisque 4 500 000 de citoyens européens des 27 vivent au Royaume-Uni outre  la situation de l’Irlande avec l’absolue nécessité d’éviter toute frontière entre l’Irlande et l’Irlande du Nord et , en même temps,  de protéger le marché unique.

Le Brexit n’a aucune valeur ajoutée, le Brexit a une valeur négative.

Le marché unique est un écosystème avec des normes communes, des supervisions communes, une juridiction commune, un écosystème complet qui s’applique à 22 000 000 d’entreprises et 500 000 000 de citoyens. Le marché intérieur est le principal atout de l’Union Européenne.

Si le Brexit est assimilé à  un divorce, ce n’est pas une destination et après le divorce, il faut reconstruire. Dans le cas précis cela revient à reconstruire 600 accords auxquels  le Royaume-Uni est partie au sein de l’Union Européenne  !

Inutile de dire que cette discussion ira au-delà de la fin 2020 et sera  assortie de solides difficultés à venir entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne.

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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