Christophe Ramond : « Tous les tarnais seront raccordés à la fibre optique d’ici 2022 »

Christophe Ramond : « Tous les tarnais seront raccordés à la fibre optique d’ici 2022 »

Déploiement du très haut débit et de la fibre dans le cadre de la délégation de service public, Christophe Ramond, le Président du Conseil départemental du Tarn, a accepté de répondre à mes questions, sur les chantiers en cours qui vont renforcer l’attractivité de notre territoire.

Initialement le raccordement de tous les Tarnais au très haut débit était prévu pour 2025, pouvez-vous nous confirmer que finalement ce sera bien pour 2022 ?

« En effet, tous les tarnais seront raccordés à la fibre optique d’ici 2022, hors zone d’initiative privée constituée par la Communauté d’agglomération de l’Albigeois et la Communauté d’agglomération Castres-Mazamet où le déploiement relève de la compétence propre des opérateurs privés Orange et SFR. Nous avions en effet prévu de raccourcir de 6 ans le déploiement du très haut débit dans le Tarn par rapport à ce qui était prévu à l’origine, soit 2031. Le dialogue compétitif avec les différents concurrents a fait émerger la fin de l’année 2022, soit près de 9 ans de gagnés. C’est sur cette base que nous avons signé le contrat de délégation de service public avec le candidat pressenti.».

 

Le Département passe par une Délégation de Service Public : quels en sont les avantages pour les Tarnais ?

« Grâce à la délégation de service public, nous visons un objectif d’accélération forte du calendrier : fin 2022 donc, au lieu de 2031 comme prévu initialement avec un niveau de service optimal 100% fibre optique jusqu’au domicile.
La délégation de service public, parce qu’il s’agit d’un contrat supposant la rémunération du prestataire sur les résultats de l’exploitation du service public, permet par ailleurs de limiter la mobilisation de fonds publics.
Ce type de contrat a également permis de prendre en compte l’état des infrastructures en télécommunication du territoire. En effet, notre contrat contient un volet affermage régissant l’exploitation des infrastructures existantes. Ainsi, les infrastructures construites dans le cadre de nos marchés de travaux antérieurs seront reprises et exploitées par le délégataire. En outre, le contrat contient un volet concession qui permet la construction de nouvelles infrastructures nécessaires.
La délégation de service public nous permet ainsi de disposer d’une visibilité sur une longue durée (25 ans) de la construction et de l’exploitation d’un tel réseau avec une prise en charge du risque qui incombe au concessionnaire.
Elle nous permet aussi de bénéficier de la force commerciale d’un opérateur de télécommunication national, point essentiel car il ne suffit pas de construire un réseau fibre optique, encore faut-il le commercialiser.
Enfin, la propriété publique des infrastructures construites est également garantie. »

Quel est le coût de cette opération ?

« 270 millions d’euros, c’est le coût total de l’investissement qui sera effectué dans le cadre de la délégation de service public mais ce seront 28 millions d’euros de participations publiques qui seront à débourser en raison de la mobilisation de fonds privés. Le coût du déploiement de la fibre est donc très contenu et nettement à la baisse par rapport à l’hypothèse initiale de la régie qui l’avait fixé à 175 millions d’euros. C’est pourquoi l’Assemblée départementale a fait le choix de ne pas demander, contrairement au schéma initial, une participation financière des intercommunalités. Cette délégation de service public a été négociée au meilleur rapport qualité/rapidité/coût compte tenu de la forte concurrence entre candidats et le raccordement ne coûtera rien aux intercommunalités. Il ne coûtera rien non plus aux usagers».

Quelles pourraient être les retombées pour les entreprises tarnaises de ce chantier ?

« Les retombées de ce chantier pour les entreprises tarnaises sont très concrètes : avec la DSP c’est 1 400 ETP (équivalent temps plein) qui seront nécessaires. Ces emplois, et particulièrement ceux relatifs au génie civil, ne seront, par ailleurs, pas délocalisables en raison des contraintes qui y sont attachées. C’est ainsi une véritable opportunité professionnelle pour nos entreprises du BTP.
Ce chantier permettra également de former aux métiers des réseaux et de la construction des personnes éloignées de l’emploi avec 25 000 heures consacrées à la formation et 151 100 heures consacrées à l’insertion».

Quel impact cette opération peut-elle avoir sur l’attractivité du Tarn et son économie ?

« L’enjeu de la résorption de la fracture numérique est essentiel pour le Tarn et son économie. Aujourd’hui, des entreprises menacent de quitter le territoire départemental en raison notamment du faible débit internet. Demain, avec la fibre optique, notre territoire, réputé pour sa qualité de vie, à proximité d’une métropole toulousaine en croissance constante, pourra répondre pleinement à l’accueil et au développement des entreprises, quelle que soit leur taille.
La fibre optique est une clé pour le télétravail, pour l’e-santé avec la télémédecine, pour le maintien à domicile des personnes âgées et l’e-administration, pour la formation à distance. De nos jours, toutes les démarches administratives se dématérialisent, et la fibre optique viendra répondre aux besoins des tarnais dans leur vie quotidienne».

Quel accompagnement comptez-vous mettre en place pour faciliter l’utilisation du numérique pour nos concitoyens qui en sont très éloignés ?

« Outre les infrastructures, j’ai bien conscience de l’enjeu entourant les usages du numérique. Maintenant que nous disposons d’un calendrier sur le déploiement de la fibre optique dans le Tarn, le Département va pouvoir définir un schéma des usages numériques afin de faciliter l’utilisation du numérique pour tous»

Pourquoi Burlats sera-t-elle commune pilote ?

« A compter de la signature de la convention de délégation de service public, le candidat pressenti mènera une étude d’ingénierie durant un an. Burlats sera la 1ère commune à être raccordée à titre expérimental car elle présente une grande variété de situations qui en faisait un bon candidat aux yeux du délégataire : elle présente à la fois des milieux urbain et rural, elle suppose des installations en façade et en sous-terrain, en sol dur ou meuble, sa situation géographique place la commune à côté d’une zone AMII, c’est-à-dire d’une zone dans laquelle un ou plusieurs opérateurs ont manifesté leur intention d’investir hors service public (en général en milieu urbain), etc. Bref, toute une variété de cas pratiques. Je signale que le raccordement en fibre optique se fait par plaques, c’est-à-dire par zones techniques d’influence qui ne soucient pas des limites des communes ».

 

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture