Le travail mené sur la réforme des retraites et la création d’un régime universel sous l’égide de Jean-Paul Delevoye avance. Je l’ai écouté longuement lors d’une audition avec mes collègues du groupe centriste et suis en mesure de vous mettre à disposition deux documents extrêmement intéressants sur ce sujet central.
– Le premier document est une note de présentation générale de la réforme : Note sur les retraites
– Le second qui est probablement le plus intéressant est constitué par le Power Point qui nous a été présenté par Jean-Paul Delevoye, très complet et qui a l’avantage de poser les questions : Note sur les retraites 2
Dans le cadre de l’interactivité entre les collectivités tarnaises et votre serviteur, je souhaite vous assurer une totale transparence.
Rappelons qu’en 1945, n’a pas été mise en place une solidarité générale mais une série de régimes, fonctionnant certes sur la répartition, calquées sur un certains nombres de professions.
Nous avons 42 régimes de retraite aujourd’hui, dont la santé dépend beaucoup du niveau de croissance économique. La France compte 15,6 millions de retraités et 13 systèmes de reversion.
Le montant des retraites payé en France dépasse les 300 milliards d’euros. Ce qui peut par exemple être comparé au PIB de l’Autriche.
Notre pays consacre 14% de son PIB aux retraite et le phénomène des faibles retraites (« les précarisés ») représentent 7% des retraités, à comparer par exemple à un taux de précarité de 17 % chez les retraités allemands.
Si l’on regarde les choses sur le plan macro-économique, la population de l’Europe représente 6% de la population mondiale, 20% du PIB mondial et 50 % des transferts sociaux, toujours sur une base mondiale.
Les gouvernements successifs ont toujours dramatisé la question des retraites en expliquant qu’il fallait réformer sinon « le système allait exploser ».
Le sujet des retraites est donc en soi un sujet anxiogène, où la génération déjà à la retraite espère une indexation des retraites, là où la jeune génération qui a vocation à payer les cotisations et les retraites, se dit qu’elle devra travailler plus longtemps et que le montant des retraites sera plus faible. C’est ce qui explique que plus de la moitié des jeunes de moins de quarante ans, préfèrerait un régime de capitalisation. Notre système est défavorable aux femmes et aux carrières courtes.
Tout ceci conduit à l’idée qu’une réforme passerait pas un étage de régime universel, un étage de solidarité et un étage d’adaptation aux situations familiales et conjugales.
Derrière des questions très techniques, dont la durée de transition ne sera pas la moindre, nous sommes bien devant une question de fond : quel est notre contrat national ? qu’est-ce qui fait une nation?