Elisabeth Borne : « Castres est un symbole des enjeux de désenclavement de notre pays

Elisabeth Borne: « Castres est un symbole des enjeux de désenclavement de notre pays »

Suite à l’adoption au Sénat, le mois dernier du projet de loi d’orientation des mobilités et à sa venue à Castres le 4 mars dernier, Elisabeth Borne a accepté de répondre à mes questions. 

1. Est-ce que l’autoroute est vraiment la solution pour desservir le bassin sud du Tarn ?

Il est essentiel pour Castres d’être bien reliée par la route à Toulouse. Je sais combien aujourd’hui les Castrais peuvent perdre des heures pour faire ce trajet. Castres-Mazamet représente aussi un bassin d’emploi qui mérite une bonne desserte pour son développement. Cela faisait 25 ans que cette autoroute avait été annoncée et que les élus se mobilisent sans relâche. Il était grand temps de passer au concret. J’ai donc décidé d’inscrire ce projet dans la programmation des investissements du projet de loi mobilités, déjà adopté au Sénat et en cours d’examen à l’Assemblée nationale.

Je suis d’autant plus attachée à cette liaison qu’elle reflète ce que je veux pour notre nouvelle politique d’investissement, c’est-à-dire des infrastructures qui répondent aux besoins du quotidien et qui permettent la desserte de tous nos territoires. Pendant des décennies, tout s’est concentré sur les grandes métropoles et les nouvelles lignes à grande vitesse, pendant que des pans entiers de notre pays ont été oubliés. Ma priorité c’est d’améliorer concrètement les déplacements au quotidien de tous nos concitoyens, où qu’ils vivent !

 

2. Pourriez-vous être plus précise sur le calendrier ?

Mon objectif est clair : que les travaux puissent avoir démarré dans le quinquennat, et je peux vous assurer que sommes mobilisés pour tenir les délais ! La signature de la déclaration d’utilité publique l’an dernier a donné le coup d’envoi. Depuis, la procédure d’aménagement foncier, agricole et forestier est en cours. En parallèle, nous sommes mobilisés pour le financement du projet, et l’engagement des collectivités locales en ce sens est un signal très positif. Dès la validation de ce financement et le vote de la loi mobilités, nous passerons à l’appel d’offres et la désignation du concessionnaire. C’est lui qui approfondira ensuite les études et définira le tracé précis. Nous ne perdons pas de temps.

3. Quelle est votre idée directrice en faisant revenir l’État dans le soutien aux aéroports de villes moyennes et en particulier au bénéfice de l’aéroport de Castres ?

Le transport aérien ne doit pas être réservé aux grandes métropoles. Je suis convaincue du rôle essentiel que jouent les lignes aériennes d’aménagement du territoire dans le désenclavement de notre pays et pour la vitalité économique de tous les territoires. Castres-Mazamet a besoin d’une connexion avec Paris. C’est pourquoi j’ai décidé du retour de l’Etat dans le financement de la liaison Castres-Orly. C’était une demande forte des élus et des acteurs économiques locaux. L’Etat va donc mobiliser 4 millions d’euros pour soutenir cette desserte. Là aussi, c’est de l’investissement au service de nos territoires, pour apporter les réponses les plus concrètes, les plus efficaces, et les plus rapides aux besoins qui s’expriment.

4. Quel souvenir principal garderez-vous de votre venue à Castres le lundi 4 mars ?

D’abord un très bon souvenir de l’accueil qui m’a été fait par les élus, les acteurs économiques et les participants à la réunion publique organisée par Jean TERLIER dans le cadre du Grand Débat National ! Je suis ressortie de cette journée confortée sur les choix que nous faisons pour réorienter nos investissements vers les territoires dont l’Etat ne s’est pas assez occupé ces dernières décennies. Les échanges que j’ai pu avoir avec les équipes du laboratoire Pierre Fabre, par exemple, sont la démonstration que nos territoires ont beaucoup de potentiel pour attirer les emplois et l’activité, à la condition que nous y rendions possible la mobilité dans de bonnes conditions. Castres est à la fois un symbole des enjeux de désenclavement de notre pays, et une belle illustration de l’ambition que nous avons pour que les choses changent vraiment.

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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