Depuis assez longtemps, il existe de fortes suspicions de passage du loup dans le Tarn après que ce sujet soit devenu très présent dans le débat Aveyronnais.
La première attaque d’un troupeau de brebis par un loup dans la nuit du 29 au 30 juin à Murat-sur-Vèbre est maintenant objectivée avec 12 brebis tuées et 14 blessées sur un cheptel de 250.
Si les modalités d’indemnisation par l’État semblent correctes, il est probable que le sujet va être rapidement présent dans le débat public tarnais.
Le point de départ juridique et environnemental est connu : le Canis Lupus est une espèce strictement protégée au titre d’un axe 4 de la directive européenne habitat de 1992 qui elle-même ne fait que reprendre la convention de Berne relative à la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe, signée en 1979 et ratifiée par la France en 1990.
Cette signature de 1979 et celle de ratification par notre pays en 1990 ont entrainé une réintroduction du loup dans notre pays.
Le nombre de brebis tuées en France est passé de 2500 en 2007 à 12000 en 2017 avec une évolution inquiétante du nombre d’exploitations ovines passées de 95 000 en 2010 à 70 000 en 2016.
Le nombre de loups présents en France se situerait à 430 avec un objectif de stabilisation du cheptel figurant dans un plan Loup 2018-2023 à 500.
Le coût pour la communauté nationale, coût des indemnisations et des mesures de protection en 2017, s’est élevé à 26,3 millions d’euros.
Ce sujet est très vite passionnel tant la mémoire collective rurale avait fait de la lutte ancienne des agriculteurs des prédateurs de l’élevage un élément structurant très fort.
Comme en toute chose, c’est une question de mesure. Je pense que sur ce sujet, comme sur la régulation du nombre de chevreuils, de cervidés ou encore de sangliers, un point de vue croisé devra être organisé dans lequel l’avis des chasseurs me semble fort important.