Islam : l’écho de nos travaux auprès de l’exécutif

Le Président de la République a récemment livré sa « feuille de route » pour l’organisation du culte musulman en France.

Comme vous le savez, j’ai activement participé, de janvier à juin 2016, aux travaux de la mission d‘information sénatoriale sur « l’organisation, la place et le financement de l’islam en France et de ses lieux de culte », dont le rapport a été publié le 6 juillet 2016 et que vous pourrez retrouver ici en version intégrale, ici en version synthétique.

Un sujet social complexe pour la première fois traité dans sa globalité par une mission parlementaire

Il s’agissait du premier travail global mené ​par plusieurs parlementaires ​sur ​ce​ sujet ​social très complexe dans le contexte que nous connaissons tous, là où le sujet est habituellement abordé sous tel ou tel angle de manière isolée.

Notre travail avait d’abord une visée pédagogique, visant à lever certaines ambigüités et à tracer des pistes pour un bien vivre ensemble, notre pays ayant peut-être plus que jamais besoin, dans toute sa diversité, d’unité nationale.

​Nos recommandations avaient pour objectif de donner aux musulmans français les moyens d’exercer librement leur culte tout en les plaçant en situation de responsabilité. Autrement dit, nous avons ​​veillé à ce que l’État ne se substitue pas aux musulmans pour organiser et gérer leur culte​, dans le respect de la loi de 1905.​

Une feuille de route présidentielle en phase avec les priorités et l’équilibre trouvé par notre rapport sénatorial

Nos travaux avaient trouvé un réel écho auprès du Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. Je note que, sur le fond, le​s mesures annoncées par le​​ ​Président de la République s’inscrivent dans la continuité de cette politique.

En résumé, l’équilibre ​trouvé et ​proposé dans le rapport de notre mission sénatoriale se retrouve aujourd’hui dans la feuille de route proposée par le Président.

En effet, il semble qu’il y ait à ce stade une forte convergence sur la nécessité d’élargir la représentativité du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM), qui est aujourd’hui son principal point faible pour plusieurs raisons, afin d’en faire la seule instance de représentation et d’organisation des musulmans de France en tant que culte.

Pour cela, il appartiendra au CFCM de définir le mode électoral le plus adapté de manière à permettre le libre exercice de la représentation pour chaque musulman pris individuellement. Les modalités électorales actuelles de désignation au CFCM, pour l’essentiel fondées sur la superficie des mosquées, ne sont en tout état de cause pas satisfaisantes.

Il y a également convergence sur la nécessité de réduire l’influence des États dits « d’origine » (Algérie, Turquie et Maroc essentiellement) vis-à-vis du culte musulman français, en agissant d’abord au niveau de la formation des Imams exerçant en France. Afin de mettre un terme au phénomène de « l’Islam consulaire » (mise à disposition d’Imams par des États étrangers), il semble indispensable que le CFCM définisse, sur le plan théologique, un programme commun de formation des Imams adapté au contexte socio-culturel français.

Placer le culte musulman français à l’abri d’influences étrangères ​nécessite ​également d’assurer une plus grande transparence et une meilleure traçabilité des financements étrangers (mosquées, dons aux associations cultuelles, « mise à disposition » d’imams, etc.), en faisant par exemple transiter ces financements via la Fondation des œuvres de l’Islam de France (FIOF), créée en 2005 et dont nous considérons qu’elle a clairement un rôle à jouer sur ce sujet.

Une illustration de travail complémentaire entre parlementaires et Gouvernement

Comme nous l’avons fait, le Président a rappelé la responsabilité qui incombe par nature aux responsables musulmans pour combattre « pied à pied, sur le terrain théologique et religieux », les différentes formes d’extrémisme qui ​pervertissent l’image de l’Islam dans notre pays. C’est aussi un message exigeant du President à leur égard, une  exigence de responsabilité.

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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