Commune nouvelle de Fontrieu : retour d’expérience après bientôt un an d’existence !

Depuis le 1er janvier 2016, les communes de Castelnau de Brassac, Ferrieres et Le Margnès ne font plus qu’une : la commune nouvelle de Fontrieu, qui rassemble près de 1.000 habitants et dont la référence occitane rappelle que ce terroir regorge de sources et de ruisseaux. 

Monsieur le Maire Didier Gavalda a accepté de se prêter à l’exercice d’une petite interview pour nous faire part du chemin parcouru depuis presque un an et des prochains objectifs pour sa commune.

La création d’une commune nouvelle entraîne un important changement en matière de fonctionnement : le personnel et les 33 conseillers municipaux ont-ils eu besoin de temps pour trouver leurs marques ou, au contraire, se sont-ils rapidement sentis familiers avec ce nouveau format ?

Didier Gavalda : Les équipes administratives et techniques se sont rapidement adaptées à la nouvelle organisation qui a découlé de la mise en place de la commune nouvelle.

Cela a été un peu plus long pour les conseillers, et c’est tout à fait normal. Je considère qu’il faut environ 10 mois pour harmoniser les méthodes de travail, pour apprendre à tous se connaître, à fonctionner ensemble et que chacun trouve ses marques.

Durant cette phase d’adaptation, avez-vous avec vos conseillers rencontré des difficultés pratiques imprévues ? Si oui, lesquelles ?

D.G. : Oui, nous en avons rencontré quelques-unes, bien entendu, mais nous avons toujours trouvé une solution. Il n’y a rien de surprenant à rencontrer des difficultés pratiques durant les premiers mois de fonctionnement puisque nous installons une commune nouvelle en lieu et place des trois communes « historiques » qui avaient jusque-là chacune sa méthode, ses habitudes, ses spécificités. Il s’agit à chaque fois de trouver des solutions communes et partagées aux difficultés  rencontrées.

Si je devais vous citer un exemple, je prendrai celui du repas des aînés, jusqu’alors organisé par chaque commune selon sa propre méthode, sa propre organisation, son propre calendrier, etc.. Après avoir échangé et nous être concertés, nous avons convenu de faire un repas annuel dont les modalités satisfont chacune des anciennes communes.

Vous aviez indiqué en début d’année que le « plus dur restait à faire », en référence aux projets communs et concrets à lancer. Pourriez-vous nous faire part de quelques-uns de ces projets et de leur stade d’avancement ?

D.G. : Oui, il y a par exemple le projet d’une nouvelle Mairie. L’actuelle mairie est sur l’ancienne commune de Castelnau de Brassac et n’est plus aux normes. Ce projet sera l’occasion pour les habitants de la commune nouvelle, de se retrouver autour d’une maison commune sans l’empreinte d’une ancienne commune, c’est aux habitants de Fontrieu d’écrire l’histoire de leur commune  et de construire une identité commune.

Nous disposerons aussi  de locaux municipaux modernes et plus adaptés. Nous faisons ainsi en quelque sorte « d’une pierre deux coups ».

Quels bénéfices concrets avez-vous retiré du changement d’échelle et de la mutualisation des moyens entre vos 3 communes « historiques » ?

D.G. : Sur le plan administratif, les bénéfices de la mutualisation sont indéniables et très concrets. Nous sommes plus efficaces. Par exemple, la Mairie de Fontrieu est désormais ouverte du lundi au samedi, contre 2 demi-journées par semaine dans chaque commune « historique » de Ferrières et du Margnès. C’est un vrai plus très concret et pratique pour les habitants.

La mutualisation des agents techniques et du matériel a également produit des effets très concrets : nous sommes beaucoup plus efficaces puisque nous avons pu créer de vraies équipes, donc mieux rationaliser et harmoniser le travail. C’est bénéfique pour tout le monde.

Notre commune nouvelle nous permet de peser davantage auprès de la communauté de communes et des services de l’État, plutôt « friands » des communes nouvelles.

Enfin la partie la plus visible pour les habitants est évidemment la baisse des taxes locales rendues possible grâce à toutes ces mutualisations.

Depuis plusieurs années, les réformes territoriales occupent le devant de la scène. Les nouvelles intercommunalités et les nouvelles régions viennent clore un important processus de réforme. Comme tous mes collègues, nous devons nous adapter à cette nouvelle organisation et y trouver toute notre place. En créant une commune nouvelle, nous nous sommes inscrits dans ce mouvement afin d’en saisir les opportunités, nous avons en quelque sorte mené la réforme « à la base ». Je trouve d’ailleurs qu’il est judicieux de laisser aux communes le soin de choisir quelle organisation leur semble la plus pertinente, en fonction de leur histoire, leurs spécificités et des réalités auxquelles elles font face.

Que diriez-vous à certains à vos collègues tarnais qui hésitent à s’engager dans un processus de création d’une commune nouvelle ?

Qu’il ne faut pas hésiter ! C’est de la responsabilité des élus de participer à la réforme de l’Etat. Il n’est pas toujours évident de mettre les rancœurs historiques de côté pour pouvoir se mettre autour d’une table. Une commune nouvelle composée de 3 communes historiques, c’est aussi 2 maires qui n’ont pas hésité à céder leur place pour un meilleur fonctionnement de leur commune. Part ailleurs, il est plus compliqué de mener des projets structurants et indispensables dans nos communes à faible taux de population. La mutualisation nous permet d’être plus forts, d’avoir les moyens de décider ensemble les contours de projets communs qui bénéficieront à tous.

Surtout, je tiens à dire à mes collègues qui hésitent à se lancer dans un tel projet que je me tiens à leur entière disposition pour les renseigner et les inciter à créer une commune nouvelle, pour partager avec eux notre expérience.

 

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

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