Je suis intervenu le 6 avril en discussion générale à l’occasion de l’examen, par le Sénat, de la proposition de loi visant à renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias.
Ce texte est une « fausse » proposition de loi, en réalité un texte d’origine gouvernementale. Présentée quelquefois comme une réaction « anti-Bolloré » à la suite des interventions de celui-ci dans la vie de Canal +, l’idée du gouvernement est d’étendre à tous les médias des dispositions connues dans le secteur public et en particulier l’existence de chartes déontologiques.
L’idée, positive dans son principe et un peu incantatoire, consiste à énoncer qu’un journaliste peut refuser toute pression ainsi que de signer un article, une émission dont la forme ou le contenu auraient été modifiés à son insu ou contre sa volonté. Un journaliste ne pourrait être contraint au regard de son « intime conviction professionnelle ».
Une autre partie du texte concerne la protection du secret des sources journalistiques. Des dispositions tendant à freiner la concentration de la presse sont également proposées.
Il est assez difficile de se faire une opinion sur un tel texte. Si la protection des libertés de la presse comme le pluralisme des médias sont des objectifs incontestables, les problèmes me semblent plutôt ailleurs. Ils portent sur les difficultés économiques de l’ensemble du domaine de la presse et sur l’apparition de concurrents redoutables pour nos médias à travers les grands anglo-saxons du numérique.
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