À Lampedusa avec le Président Larcher

Le Président Larcher m’a demandé de l’accompagner avec un autre collègue sénateur à l’occasion d’une visite officielle du lundi 14 mars sur l’ile de Lampedusa.

Lampedusa

L’Ile de Lampedusa est située à 110 kilomètres de la côte Tunisienne et est également proche de la Libye. Il s’agit de la terre Européenne la plus au sud.

C’est par l’Ile de Lampedusa qu’essayent de passer les migrants provenant initialement d’Afrique de l’Est (Érythrée, Somalie, Soudan…) via la Libye où ils sont la proie des passeurs.

L’objet de ce déplacement était de vérifier le fonctionnement du « hot spot » de Lampedusa (modalités sanitaires, humanitaires, conditions d’enregistrement, sécurité, rôle de l’agence européenne Frontex …). C’est au titre du travail que j’effectue au sein de la Commission des Affaires Européennes sur ces questions que le Président Larcher m’avait demandé de l’accompagner.

Quels constats ?

Depuis l’ouverture de la route des Balkans, celle de Lampedusa s’est stabilisée avec 170 000 migrants en 2014 et 160 000 en 2015.

L’État Italien est à la hauteur de la situation. Les contrôles sanitaires sont complets, l’assistance humanitaire apportée. Les modalités d’enregistrement sur les bornes Eurodac (empreinte des dix doigts, des paumes de la main, prises de photographies etc …) sont effectives et un service de police judiciaire sur place croise les données avec celles figurant dans le SIS, le système Schengen où sont enregistrées toutes les personnes    « signalées » si chaque pays fait son travail.

Ce centre reconstruit en 2013 accueillait 310 migrants pour une capacité de 500 places. 83 mineurs étaient présents et devaient être transférés sur des centres spécialisés. Très peu de femmes (exclusivement Érythréennes).

Les migrants, tous économiques, sont des hommes jeunes entre 20 et 30 ans.

Sur la période récente les arrivées augmentent depuis l’Afrique de l’ouest pour représenter environ la moitié des arrivées (Gambie, Sénégal, Côte d’Ivoire). Aucun migrant n’est Libyen.

La Libye, Etat failli, a reconstitué au niveau des tribus la traite humaine. Les hommes sont battus pour obtenir de l’argent supplémentaire de leur famille dans le cadre d’un système de paiement traditionnel africain intitulé Houala. Les quelques femmes qui s’aventurent dans ce déplacement sont, les témoignages le confirment, systématiquement violées en Libye.

Les déclarations permettent de comprendre combien la pression est forte sur l’Allemagne, la Grande-Bretagne ou la Suède qui sont les pays que ces migrants souhaitent atteindre. Le programme de relocalisation ne fonctionne pas, notre pays a accueilli à ce jour 42 migrants arrivés par la route Italienne et 245 depuis la Grèce.

Nous avons retenu de ce déplacement rapide les faits bruts en se gardant de tout voyeurisme.

Les causes de ces migrations sont multiples. Aucun pays n’a seul la solution. Je citerai la coopération avec les pays de départ, les enjeux militaires sur le zone Syrie Irak et bien sûr en Libye, l’harmonisation des règles d’asile, le faible nombre d’accords de réadmission avec les pays Africains ce qui nécessite une négociation urgente…

Nous avons devant nous 10 ans d’effort, de travail, de diplomatie, d’actions de force mais il n’est pas à mon sens d’autres solutions qu’Européennes.


Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

En savoir plus sur Philippe Bonnecarrère, Député du Tarn

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture